À l’ère du Big Data, du Cloud, de la publicité ciblée, du « social shopping » c’est à dire l’achat de produits à travers des réseaux sociaux tels que Facebook ou Instagram, il est aujourd’hui quasiment impossible de garder la main sur ses données personnelles.
Selon une enquête Harris Interactive menée dans 8 pays européens en 2018, 60% des sondés estimaient que les GAFAs (Google, Apple, Facebook, Amazone) ne protégeaient pas les données personnelles des citoyens européens. Ce qui est révélateur que la protection de nos données privées est une question omniprésente à avoir en tête. Et ce, même auprès des plus grandes institutions en ligne.
Point de situation : une méfiance justifiée
En 2016 déjà, la France est au deuxième rang des pays les plus touchés par le vol de données personnelles sur Internet, selon un rapport de Symantec, organisme spécialiste en cybersécurité, depuis racheté par Broadcom. Au total, plus de 85 millions de données auraient été piratées, souvent à l’occasion d’attaques massives contre des compagnies. Parmi lesquelles on compte des noms, des adresses ou encore des données bancaires ont été subtilisées.
Facebook aux prises avec de nombreux scandales
Revente des données personnelles à des sociétés privées, ciblage politique, géolocalisation via une application Android, espionnage concurrentiel, etc. Tels sont les méfaits du réseau social Facebook mis en lumière notamment suite au scandale Cambridge Analytica et révélé par le Guardian, The Observer et le New York Times en 2018.
Cambridge Analytica est alors accusé d’avoir utilisé les données personnelles de 30 à 70 millions d’utilisateurs du réseau social. Et ce, à l’insu des internautes concernés. L’astuce consistait à faire remplir un quizz, qui était présenté comme un simple exercice académique. Or, il s’avère qu’une véritable collecte de données confidentielles s’opérait, non seulement auprès des participants, mais également auprès des amis de leurs réseaux.
Qualifié de « gangster numérique » qui se place « au-dessus des lois » par le DCMS, le comité du numérique, de la culture, des médias et du sport du Parlement britannique, Facebook est donc accusé d’avoir « violé intentionnellement et sciemment les lois sur la protection des données et la concurrence ».
Quid de la protection des données aujourd’hui ?
Toujours selon l’enquête d’Harris Interactive menée en 2018, pour 65% des Français, les GAFAs détenaient aussi, plus de pouvoir que l’Union Européenne.
Or, c’est en 2018, qu’entre en application le règlement général sur la protection des données : le fameux RGPD. Redéfinissant les droits des citoyens et les obligations des entreprises en matière de données personnelles dans toute l’Union européenne, il représente le texte qui vise à réduire la tyrannie des grands acteurs du web face à l’utilisateur plus vulnérable et démuni.
Présenté comme une révolution pour les Européens, il devait permettre aux États de rattraper leur retard et même d’anticiper sur le progrès technologique en alignant leur législation sur l’enjeu de la protection des données.
Pourtant aujourd’hui, rien ne semble avoir changé
Selon une étude menée par Express VPN, sur 1 200 Américains, 77% pensent que la surveillance liée au COVID-19 peut avoir des répercussions directes sur l’augmentation d’une surveillance de masse. Les français aussi sont méfiants comme le démontre le faible nombre de téléchargements de l’application StopCovid par exemple. On compte seulement 2 % des français, au 10 juin qui l’auraient donc parmi les applications de leurs Smartphone. Et dont une des raisons avancées de ce faible taux est : la volonté de protéger leurs données personnelles.
Des failles de sécurités ont d’ailleurs été détectées. Ce qui permettrait, en théorie, de transformer l’app en véritable outil d’espionnage et « donc permettre le pistage des personnes », selon Olivier Blazy, maître de conférences en informatique et responsable du master de cybersécurité à l’université de Limoges.
La confiance en ligne, ou le paradoxe de l’utilisateur
En effet, il existe un paradoxe évident : bien que plus que jamais conscient des risques liés à sa présence sur la toile, l’usage au global en est pourtant exponentiel.
Dans un monde où tout est désormais digitalisé, la dépendance à internet est criante : démarches administratives, banques en ligne, stockage et partage de fichiers, achats sur la toile, réseaux sociaux, etc. Le bénéfice d’usage, ainsi que la qualité du service, l’emportent souvent sur le risque perçu.
Point de résignation : un tour d’horizon des gestes à adopter pour protéger sa vie privée
Mettre à jour et diversifier ses mots de passe
La vérité est crue mais un mot de passe simple pour accéder à ses comptes personnels représente un faible niveau de sécurité, et donc un risque considérable. Puisque cela est facilement contournable, autant faire les choses bien lorsqu’il s’agit de le créer. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) recommande notamment de créer un mot de passe propre à chaque compte. Composé idéalement de plus de 12 caractères dont des minuscules, des majuscules, des chiffres et des caractères spéciaux. Pensez aussi à diversifier vos mots de passe selon les comptes et à en changer régulièrement.
Et si mémoriser tous ces mots de passe peut s’avérer un vrai casse-tête, pensez à utiliser un gestionnaires sécurisés tel que DashLane par exemple. Un gestionnaire de mot de passe est généralement un outil fiable, s’il bien choisi, et également, simple d’utilisation.
Surfer anonymement
L’utilisation d’un VPN
Comprendre ce qu’est un VPN est assez simple : son utilisation permet de masquer votre adresse IP et de chiffrer vos données avec un niveau militaire de cryptage. Ce qui vous permet donc de protéger votre vie privée. Ainsi, même votre fournisseur d’accès Internet ne peut accéder à vos données de navigation.
Le VPN offre un cryptage des données aussi performant que celui de l’armée, et garantit un niveau de sécurité hautement élevé. Ce qui vous permet de surfer anonymement sur le net et où que vous soyez.