La trésorerie active correspond aux éléments qui figurent au bas de l’actif du bilan comptable d’une entreprise et que l’on désigne couramment sous le terme de « disponibilités ». Il s’agit des avoirs en banque et en caisse mobilisables à tout moment. Les valeurs mobilières de placement sont aussi prises en compte lorsqu’elles sont transformables en liquidités sans délai et sans risque.
Si votre compte bancaire présente un solde de trésorerie positif, généralement, cela signifie que votre entreprise est en bonne santé financière. Toutefois, cette conclusion peut être nuancée et ne doit pas toujours être prise au pied de la lettre. Dans ces conditions, comment bien interpréter sa trésorerie active ? Son suivi régulier va de pair avec une approche plus globale en matière de trésorerie.
Analyser le solde de la trésorerie active de son entreprise
Contrôler ses relevés de banque et éviter les découverts constitue la base d’un suivi comptable rigoureux des actifs disponibles. Néanmoins, pour savoir si son actif circulant suffit à couvrir les besoins de l’entreprise, il faut analyser le bilan comptable en tenant compte de l’activité.
Comprendre la relation entre trésorerie active et passive
La trésorerie passive regroupe les concours bancaires courants (découverts, facilités de caisse et autres crédits à court terme), les effets escomptés non échus et les soldes créditeurs de banque. En comptabilité, c’est le pendant de la trésorerie, actif au passif du bilan. Les deux notions sont liées et servent pour l’expert-comptable au calcul de la trésorerie nette :
Trésorerie nette (TN) = trésorerie active (TA) – trésorerie passive (TP).
Une autre formule permet de parvenir au même résultat :
TN = fonds de roulement net global (FRNG) – besoin en fonds de roulement (BFR)
Le FRNG correspond à la différence entre ressources et emplois stables. Le BFR est la somme des stocks et des créances de l’actif circulant, diminué des dettes non financières.
En fonction du solde positif ou négatif de la trésorerie nette, l’entreprise sait si elle est capable de payer ses dépenses d’exploitation et de financer son développement.
1. Interpréter une trésorerie nette positive
Si la trésorerie est positive, alors les actifs sont, en principe, excédentaires. C’est l’indicateur d’une situation financière saine et rassurante pour l’entreprise et ses partenaires : fournisseurs, banques et investisseurs.
Une fois ce premier constat effectué, l’entrepreneur doit, cependant, étudier attentivement le niveau de l’excédent et déterminer ses emplois potentiels. Un volume de liquidités idéal permet en effet à l’entreprise d’atteindre différents objectifs :
- payer les dettes en respectant les échéances ;
- négocier des conditions de financement avantageuses avec les banques ;
- attirer les investisseurs ;
- autofinancer la croissance de l’entreprise ;
- prévenir les aléas du quotidien…
2. Être vigilant face à une trésorerie active trop excédentaire
Une trésorerie active élevée indique que vos comptes bancaires sont confortablement approvisionnés en cash. La question qu’il convient de se poser ensuite est alors : est-ce une situation ponctuelle ou récurrente pour l’entreprise ?
Un suivi des disponibilités doit se faire régulièrement et anticiper les fluctuations des flux financiers à venir, comme une facture à payer conséquente ou le règlement des salaires et charges sociales en fin de mois.
Par ailleurs, l’entrepreneur doit garder à l’esprit que toute opération comptable exceptionnelle, comme la vente d’un actif immobilisé, gonfle artificiellement et épisodiquement son niveau de trésorerie. Le risque est que cela masque un découvert ou des difficultés financières chroniques.
Disposer de façon permanente de trop de capitaux en banque doit alerter les dirigeants au moment d’investir pour l’entreprise et de prévoir le développement de l’activité (tester des idées novatrices, remplacer certaines immobilisations obsolètes, etc.).
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3. Déceler les failles d’une trésorerie nette nulle ou négative
À l’inverse, une trésorerie active inférieure ou égale à la trésorerie passive est source d’inquiétudes pour l’avenir d’une société et de son exploitation. Au moindre incident de production ou en cas de perte d’un client, la situation est susceptible de basculer et de provoquer, à terme, la faillite de l’entreprise.
Pour éviter ce scénario catastrophe, il faut identifier les causes et mettre en œuvre des solutions ciblées.
Mesurer l’impact des actions engagées sur sa trésorerie active
Il existe plusieurs moyens d’augmenter les flux de trésorerie entrants. Chaque action engagée nécessite d’être évaluée afin de juger de son efficacité réelle sur ses actifs circulants.
La maîtrise des délais de paiement
Trouver le bon équilibre entre les encaissements et les décaissements est un enjeu majeur dans la gestion d’une entreprise. Une trésorerie active excédentaire repose sur la collecte rapide des créances clients et la négociation des délais de paiement auprès des fournisseurs.
Côté clients, demander des acomptes avant travaux permet de lisser les entrées d’argent dans le temps. Côté fournisseurs, grâce à l’article L441-6 du Code de commerce, vous pouvez trouver un accord et allonger le délai de règlement de vos dettes jusqu’à 60 jours après l’émission de la facture. De la sorte, vous contribuez à la diminution de votre besoin en fonds de roulement (BFR).
Si ces mesures ne suffisent pas à assainir vos finances, sollicitez, par exemple, l’étalement du paiement de vos impôts au Centre des Finances Publiques, ou de vos charges patronales auprès de l’URSSAF.
Les solutions bancaires pour améliorer sa trésorerie active
Les établissements de crédit offrent de nombreux produits destinés à financer vos actifs circulants :
- le crédit de trésorerie est un prêt bancaire qui augmente les disponibilités de l’entreprise sur un court terme ;
- le découvert autorisé tolère un solde de compte négatif :
- en France, la cession Dailly vous permet de céder vos créances à la banque et de recevoir de l’argent immédiatement.
Toutes ces solutions ont un coût parfois non négligeable. Une analyse bénéfice-risque est recommandée afin d’évaluer les effets à plus ou moins long terme sur votre trésorerie active.
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La mise en place d’une organisation réactive
Parfois, une refonte des processus résout les difficultés financières passagères. Vous pouvez, par exemple :
- opter pour l’automatisation des relances clients, y compris de manière préventive ;
- programmer les entrées et les sorties de trésorerie à venir au sein d’un plan de trésorerie prévisionnel ;
- anticiper l’impact d’un crédit ou d’un débit de TVA sur vos comptes en fonction de son échéance ;
- épargner systématiquement lorsque votre activité est florissante ;
- digitaliser votre suivi de trésorerie pour gagner en réactivité.
Voici comment optimiser la gestion de trésorerie dans votre entreprise