Maîtriser sa trésorerie, c’est assurer la pérennité de l’entreprise. L’équilibre entre les flux financiers entrants et sortants détermine la capacité d’une société à régler ses échéances et à financer son développement. En effectuant un bilan de trésorerie, vous savez si les montants des ressources disponibles sont à la hauteur de vos ambitions et des investissements à venir.
Quel est l’intérêt de suivre méthodiquement des indicateurs tels que le besoin en fonds de roulement ? Quelles solutions mettre en place pour anticiper de potentiels aléas ? De la gestion comptable de l’exploitation à l’instauration de la « culture cash », découvrez quelques pistes de travail.
Bilan de trésorerie : l’intérêt d’un suivi rigoureux
Tout comme la rentabilité de l’entreprise, le solde de trésorerie doit être vérifié pour garantir une gestion optimale et conforme au plan prévisionnel établi.
Contrôler les indicateurs clés
La bonne gestion de la trésorerie repose, à la base, sur deux notions :
- Le fonds de roulement (FR) représente la différence entre emplois et ressources stables. Le résultat correspond aux disponibilités mobilisables pour financer l’activité.
- Le besoin en fonds de roulement (BFR) équivaut au montant nécessaire pour régler les dépenses d’exploitation. Son calcul repose sur la formule suivante : stocks + créances clients – dettes non financières.
La différence entre FR et BFR donne le solde de la trésorerie nette de l’exercice. Le solde positif atteste de la bonne santé financière de l’entreprise. À l’inverse, un résultat négatif est synonyme de risque, voire de faillite.
Le bilan comptable s’appuie donc sur l’étude de ces indicateurs, des comptes comptables et sur un document récapitulatif : le tableau de flux de trésorerie (TFT).
Ce tableau est découpé en 3 catégories de flux (exploitation, investissement et financement). Il répertorie les entrées et sorties d’argent au cours d’un exercice comptable (soit une année). Il facilite l’analyse et reflète la capacité de l’entreprise à gérer ses liquidités et son activité.
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Garantir les paiements de ses fournisseurs à échéance
Le premier enjeu d’une trésorerie saine est de pouvoir régler ses dettes financières à échéance. Le délai légal de paiement des factures est fixé à 30 jours à compter de la réception des produits ou de l’exécution de la prestation. En cas de non-respect de la loi, l’entreprise est redevable de pénalités et de l’indemnité forfaitaire de recouvrement de 40 euros.
L’accumulation de retard affecte durablement les disponibilités financières. Elle nuit également à l’image de l’entité en mettant en cause sa fiabilité et sa crédibilité.
Détecter une faille dans la collecte des créances clients
Le bilan de trésorerie a aussi pour objectif d’informer les dirigeants de l’entreprise sur leur aptitude à récupérer rapidement les créances des clients. La création d’une importance différence entre encaissements et décaissements d’argent risque de provoquer l’asphyxie lente, mais certaine, des ressources disponibles.
Les causes d’une défaillance au niveau des entrées de flux financiers sont multiples : mauvaise gestion administrative, problème de solvabilité des clients, manque d’autorité. Ce dernier point est parfois négligé et pourtant, savoir imposer une ligne de conduite et des conditions sur le plan du règlement est capital.
Négocier avec ses partenaires financiers
Chaque année, le budget de trésorerie, le plan prévisionnel et le tableau de flux de trésorerie doivent être révisés. Procéder à un suivi régulier au travers d’outils adaptés permet de préparer de futurs échanges avec les banques ou les investisseurs. C’est un signe positif dans le cadre d’une négociation d’un financement par emprunts ou apport en capital.
Vos interlocuteurs attendent du concret. Ils s’engagent plus volontiers s’ils ont des preuves tangibles que leur investissement sera profitable.
Anticiper les aléas de la conjoncture
Enfin, la réalisation d’un bilan comptable est l’occasion d’effectuer un plan prévisionnel de trésorerie sur une période donnée et d’anticiper les aléas qui pourraient se présenter.
En mode « stress test », ces prévisions mettent votre trésorerie à l’épreuve d’un scénario catastrophe dans lequel vos entrées de cash sont bloquées et vos dettes financières s’accumulent. Vous évaluez ensuite votre habileté à faire face à moyen terme à cet épisode et à sauvegarder vos comptes de trésorerie.
Conseils pour améliorer son bilan de trésorerie
Pour redresser un solde de trésorerie en berne ou se tenir prête en cas de difficultés, l’entreprise dispose d’une palette d’actions efficaces.
Prévenir les défauts de règlements des clients
Principal flux financier entrant, les paiements des clients constituent le nerf de la guerre en matière de trésorerie d’entreprise. Prévenir le risque d’impayés commence dès l’entrée en relation. En fonction des informations récoltées sur la solvabilité de votre prospect, vos conditions générales de vente peuvent être adaptées : acompte de 30 % avant de débuter une mission, ou délais de paiement réduits.
Par ailleurs, une fois les factures émises, l’entreprise doit organiser leur collecte et automatiser les procédures afin que des relances soient systématiquement envoyées en cas de retard. De même, lorsqu’il est question d’un client en difficulté ou fréquemment hors délais, n’hésitez pas à rappeler les échéances de manière préventive.
Négocier le délai de paiement auprès de vos fournisseurs
Afin d’améliorer le bilan de trésorerie, les dirigeants peuvent négocier les délais de paiement fournisseurs. L’article L441-6 du Code de commerce permet d’étendre le délai de règlement des factures à 60 jours après leur émission. Par dérogation, celui-ci est de 45 jours fin de mois si un contrat le stipule.
La communication et la mise en place d’une relation de confiance constituent les fondements d’un tel échange.
Instaurer la culture cash dans l’entreprise
Sensibiliser son personnel à l’importance de la trésorerie est un enjeu majeur. Le directeur financier n’est pas le seul garant de l’optimisation du BFR. À chaque étape du processus de vente, les collaborateurs doivent avoir conscience que les contrats conclus ont pour but de générer des liquidités à intervalles réguliers. L’équilibre entre les emplois et les ressources est un objectif à part entière lorsque l’entreprise conçoit sa stratégie commerciale.
La création d’une « culture cash » se façonne au gré de la formation de vos équipes au concept de trésorerie. Le versement des primes au cours de l’exercice peut être corrélé aux encaissements. Une démarche de validation de la solidité financière d’un futur client est aussi une idée intéressante à mettre en œuvre lors de la signature d’un contrat.
Digitaliser le suivi de la trésorerie
Pour gagner en souplesse et en productivité en matière de suivi de trésorerie, la digitalisation offre des avantages indéniables. Notre logiciel en ligne iPaidThat concentre les fonctionnalités de collecteur automatique de factures fournisseurs, d’éditeur de factures et de gestion de la trésorerie.
Cette centralisation permet de vérifier quotidiennement les encaissements et les décaissements. Il intègre la simulation de scénarios et la comparaison entre trésorerie réelle et plan de trésorerie prévisionnel. Enfin, ces données peuvent être exportées pour être partagées avec les partenaires financiers ou l’expert-comptable afin qu’ils puissent mener leurs propres analyses financières.
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