expert-comptable

Le titre du rapport annuel 2016 de l’Ordre des Experts-Comptables synthétise complètement l’évolution de la profession : « Transformation ». Le rôle de l’expert ne se limite désormais plus uniquement à gestion comptable en tant que telle.

Pour faire face à ces nouvelles tendances, les experts-comptables ont du faire preuve de réactivité, et se sont adaptés. Soit en se regroupant à l’intérieur de réseaux, soit en intégrant des experts-comptables indépendants (consultants, conseillers comptables, cabinet d’expertise…).

1. Expert-comptable et diversification de l’offre de services

Puis, en diversifiant leurs services : la loi de 2015 (dite loi Macron) pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, a permis officiellement l’ouverture du champ des missions comptables et de conseil.

En faisant évoluer leurs outils et leurs processus – notamment grâce à la dématérialisation – les experts-comptables ont désormais la possibilité de proposer à leurs clients des missions à plus forte valeur ajoutée, notamment :

  • La mise en place d’un système d’information,
  • L’accompagnement de ses clients avec les organismes bancaires ou financiers,
  • Le conseil en organisation générale et stratégique.

D’après une étude du cabinet Xerfi, « l’automatisation partielle de la plupart des tâches traditionnelles s’est logiquement imposée à tous les acteurs pour améliorer leur productivité et réallouer leurs ressources à des missions plus complexes qui ne peuvent pas être sous-traitées à des machines. C’est le cas des activités comptables de base (saisie comptable, fiches de paie, bilans annuels, etc.) et des processus organisationnels (dématérialisation). Une partie du travail est même effectuée par le client grâce aux logiciels en mode SaaS-cloud. »

Ces nouvelles pratiques permettent à l’expert-comptable d’obtenir des gains significatifs. 

2. L’automatisation des tâches au cœur de la transformation

Une étude réalisée par ISG (leader mondial de l’analyse des technologies et du conseil) précise que l’automatisation des processus diminue le volume de travail :

  • De 43 % en moyenne pour les processus order-to-cash (facturation, encaissement, crédit, recouvrement et tarification),
  • De 41 % pour la comptabilité,
  • De 34 % pour les processus de procure-to-pay.

Mais les gains de temps s’observent également pour les clôtures comptables.

Une étude de l’Institute of Management Accountants estime que si les comptables consacrent moins de temps sur la clôture des comptes, cela pourrait leur permettre de se focaliser sur des tâches plus stratégiques et génératrices de valeur ajoutée pour leurs cabinets et leurs clients.

Le métier d’expert-comptable s’est donc transformé, obligeant ces professionnels à revoir leur positionnement, leur organisation et bien plus.

3. Nouveau positionnement de la fonction d’expert-comptable

D’une fonction support, axée sur la collecte, l’organisation et la restitution de flux comptables, l’expertise comptable se transforme via l’intégration de prestations à plus forte valeur ajoutée.

L’expert-comptable, auparavant en retrait dans l’organisation, devient peu à peu un acteur prédominant de l’accompagnement et plus uniquement de la direction financière. Il est responsable de la comptabilité et de la gestion financière. Il est un acteur important, au sein même des sociétés, pour tout ce qui concerne le suivi des comptes des entreprises.

L’expert-comptable passe ainsi d’une image d’optimisateur (mission pourtant très utile) à une image de chef d’orchestre qui a su communiquer et « marketer » sa fonction.

4. L’expert-comptable 2.0

L’ancien monde des experts-comptables se caractérisait par la prédominance de processus basés sur le papier, les tableurs ou des logiciels dédiés.

L’organisation des services de comptabilité était souvent établie en silos ayant pour but de collecter, classer et traiter des données brutes.

La transformation de la profession prend forme via deux angles d’action :

  • D’une part l’évolution technologique, avec, en particulier, la dématérialisation des factures, le cloud, l’automatisation, les algorithmes et l’intelligence artificielle.
  • D’autre part, avec des organisations plus collaboratives qui améliorent les processus existants et atténuent les limites de l’existence de silos.

Un véritable changement de paradigme lorsqu’il est question de statut et traitement des données ; leur exploitation plutôt basique laisse de plus en plus la place à leur valorisation, rendue notamment possible par les technologies de BI (Business Intelligence), d’analyse prédictive, voire d’intelligence artificielle.

5. Nouveau métier, nouvelles compétences

Les changements du métier d’expert-comptable nécessitent l’appréhension de nouvelles compétences. Aux connaissances historiques (techniques, comptables, administratives, juridiques, etc.) s’ajoutent aujourd’hui une capacité d’ingénierie financière et un certain leadership.

Le savoir-faire est complété par le « faire savoir », lui-même parachevé par le « savoir-être »

A l’image de la valorisation des données, la simple consolidation des données s’enrichit des techniques de valorisation : l’expert-comptable devient proactif pour donner du sens aux informations financières, ce qui va dans le sens d’un positionnement beaucoup plus « conseil ».

La focalisation est donc moins portée sur les processus, mais plutôt davantage sur les métiers. Cela correspond d’ailleurs à l’évolution des approches comptables, du classique record-to-report vers le temps réel et le Continuous Accounting.

A l’heure où les activités économiques sont de plus en plus basées sur les data, les voies d’enrichissement du métier d’expert-comptable sont multiples : par le conseil, l’accompagnement et la proximité avec les dirigeants, l’expertise data, l’évaluation de la conformité réglementaire, la spécialisation, le statut de tiers de confiance.

Autrement dit, l’expert-comptable de demain saura manier les 3D indispensables à la valorisation de sa fonction :

·       Data : au cœur de la performance de ses clients,

·       Dématérialisation : pour capitaliser sur les technologies,

·       Décloisonnement : pour fluidifier les processus comptables et financiers.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici