La comptabilité d’engagement est une comptabilité qui, comme son nom l’indique, enregistre uniquement les engagements d’une entreprise. Autrement dit, il s’agit d’une comptabilité basée sur les créances ou les dettes.
Découvrons à présent ensemble, les raisons pour lesquelles elle est souvent utilisée par les TPE-PME et ce qui la distingue d’une comptabilité de trésorerie ?
Les bases de la comptabilité d’engagement
De manière simple, la comptabilité d’engagement s’accorde au moment où l’un des acteurs de l’entreprise s’engage à payer une somme. Il sera alors question des acquis (recettes) ou les engagés (dettes), peu importe que les opérations n’aient pas fait l’objet, financièrement, d’encaissement ou de décaissement.
Pour exemple, imaginons que vous deviez commander des produits pour votre entreprise.
Comme la comptabilité d’engagement tient pour ainsi dire, compte des engagements de l’entreprise ; si vous en teniez une, nous retrouverions donc ces informations sur vos comptes :
- La date de naissance de la dette ou créance
- La date du paiement effectif de la dette ou créance
Qui est concerné par la comptabilité d’engagement ?
Dans la grande majorité des cas, rares sont les entreprises à ne pas tenir une comptabilité d’engagement. En effet, sur le plan comptable, la comptabilité d’engagement est le système qu’utilisent la plupart des entreprises ; sauf lorsque celles-ci optent pour une autre méthode.
On y retrouve donc souvent deux catégories d’entreprises concernées.
Les entreprises dont les activités sont principalement concernées par obligation :
- Les entreprises relevant des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) que ce soit pour une activité artisanale, industrielle ou commerciale → sociétés commerciales à bénéfices industriels et commerciaux imposées à l’impôt sur le revenu (IR) ou à l’impôt sur les sociétés (IS), entreprises individuelles (EI), entreprises individuelles à responsabilité limitée (EIRL), etc.
- Les EI et les EIRL → dont l’activité relève des BIC (à l’exception des micro-entreprises)
- Les sociétés libérales assimilées à des sociétés commerciales (SELAS, SELARL, etc.)
- Les comités d’entreprise → dont les ressources sont supérieures à 153 000€
- Toutes les sociétés commerciales (EURL, SASU, SARL, SAS, SA, SNC, SCA, etc.) ainsi que les SELARL, SELAS, SELAFA, SELCA, etc.)
- Certaines associations
Les entreprises dont les activités sont concernées sans obligation :
- Les entreprises relevant des Bénéfices Non Commerciaux (BNC) → grâce à l’envoi d’une demande sur papier libre, au Service des Impôts des Entreprises (SIE) dont elles dépendent
Pour établir une comptabilité d’engagement, le gestionnaire comptable doit enregistrer de façon constante et chronologique, chacun des mouvements d’engagement rattachés au patrimoine de l’entreprise. Ils seront ensuite liés au compte comptable qui convient (compte tiers par exemple).
Comptabilité d’engagement et comptabilité de trésorerie
Il s’agit de deux méthodes très répandues d’enregistrement des comptes comptables.
La comptabilité de trésorerie
La différence majeure entre la comptabilité d’engagement et la comptabilité de trésorerie est que la seconde poursuit exclusivement les flux de trésorerie en cours d’exercice.
La comptabilité de trésorerie est une comptabilité basée uniquement sur vos encaissements (entrée d’argent dans le compte) et vos décaissements (sortie d’argent sur le compte). Pour cette raison, ce type de gestion comptable est aussi appelé « comptabilité de caisse ».
Dans cette comptabilité particulière, doit être inscrit dans les comptes :
- La date de l’encaissement ou la date du décaissement
Qui doit obligatoirement l’utiliser ?
La comptabilité de trésorerie doit s’appliquer pour :
- Les EI et EIRL titulaires de bénéfices non commerciaux (BNC)
- Les sociétés civiles n’étant pas soumises à l’IS ou aux BIC (en n’ayant pas d’associé relevant des BIC)
- Les associations et comités d’entreprise non soumis à la comptabilité d’engagement
Cependant, il faut savoir que l’option de comptabilité de trésorerie est renouvelée automatiquement chaque année.
Enfin, peu importe le système choisi (comptabilité d’engagement ou comptabilité de trésorerie), la finalité sera la même pour chaque entreprise (résultat de l’exercice, composition des formalités annuels, etc.).
Les points forts et faiblesses de ces deux comptabilités pour les TPE-PME
La comptabilité d’engagement est très avantageuse. Elle détient tous les indicateurs d’engagements pris ou reçus par l’entreprise. Une vraie mine d’or ! Aussi, elle permet aux TPE-PME de suivre de manière plus précise leurs comptes que lorsqu’ils tiennent une comptabilité de trésorerie. L’information y est fiable, car elle reflète tous les engagements de l’entreprise.
Petit bémol, tenir une comptabilité d’engagement nécessite plus de temps. De fait, l’intégration des données étant régulière, il faut prendre davantage de précaution et de temps pour s’y consacrer (gare aux erreurs !).
Cela peut être contraignant et c’est aussi valable pour votre expert-comptable, qui souvent, facture à la hausse ce type de comptabilité requérant plus d’attention !
En revanche, concernant la comptabilité de trésorerie, le travail pour l’exécuter est plus simple et rapide.
Pourtant, elle comporte bien quelques défauts :
- L’information est moins précise (car c’est une comptabilité qui impose moins de régularité)
- Le suivi des dettes et créances clients ou fournisseurs est plus compliqué.
Pourquoi les TPE-PME se tournent davantage vers une comptabilité d’engagement ?
La réponse est plutôt naturelle : elles ont besoin de suivre avec précision leurs mouvements de créances ou de dettes (clients ou fournisseurs). Avec ce système de comptabilité, les entreprises peuvent à tout moment éditer les différents états de leurs flux. Il est ainsi plus facile de suivre les comptes tiers : retard de paiement clients, paiement des fournisseurs, accord de budgets, en-cours, etc.
En revanche, avec une gestion des comptes basée sur la comptabilité de trésorerie, c’est l’inverse. Les mouvements qui vont affecter le patrimoine de l’entreprise ne sont enregistrés que lorsqu’ils génèrent un flux financier (encaissement ou décaissement). Les dettes et les créances ne sont pas prises en compte.
Ce qu’il faut en retenir, c’est que la comptabilité d’engagement représente une meilleure information globale de leurs comptes, pour les TPE-PME. Surtout en ce qui concerne leurs finances ! Elle permet d’affiner le résultat et de suivre distinctement chaque donnée. Même si elle demande plus de temps.
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